Charles Conder/Hot wind/1889 |
volgono gli occhi verso l'orizzonte marino e i piedi che si cercano, le mani ravvicinate hanno dolci
languori e brividi amari.
Le une, cuori innamorati di lunghe confidenze, nel
folto dei boschetti sussurranti di ruscelli, vanno riandando l'amore delle timide infanzie e incidendo il
legno verde dei giovani arbusti;
altre, camminano lente e gravi come suore
attraverso le rocce piene di apparizioni, dove
Sant'Antonio vide sorgere, come lava, i seni nudi e
purpurei delle sue tentazioni;
e ve n'è che ai bagliori di resine stillanti, nel muto
cavo di vecchi antri pagani, ti chiamano in soccorso
delle loro febbri urlanti, o Bacco, che sai assopire gli
antichi rimorsi.
Altre, il cui petto ama gli scapolari e nascondono il
frustino entro le lunghe vesti, mischiano, nelle notti
solitarie e nei boschi scuri, la schiuma del piacere e
le lagrime degli strazi.
O vergini, o demòni, mostri, martiri,
grandi spiriti spregiatori della realtà,
assetate d'infinito, devote o baccanti,
piene ora di gridi ora di pianti,
o voi, che la mia anima ha inseguito nel vostro inferno,
sorelle, tanto più vi amo quanto più vi compiango
per i vostri cupi dolori, per le vostre seti mai saziate,
per le urne d'amore di cui traboccano i vostri cuori!
*****
Femmes damnées
Comme un bétail pensif sur le sable couchées,
Elles tournent leurs yeux vers l'horizon des mers,
Et leurs pieds se cherchant et leurs mains rapprochées
Ont de douces langueurs et des frissons amers.
Les unes, coeurs épris des longues confidences,
Dans le fond des bosquets où jasent les ruisseaux,
Vont épelant l'amour des craintives enfances
Et creusent le bois vert des jeunes arbrisseaux ;
D'autres, comme des soeurs, marchent lentes et graves
A travers les rochers pleins d'apparitions,
Où saint Antoine a vu surgir comme des laves
Les seins nus et pourprés de ses tentations ;
Il en est, aux lueurs des résines croulantes,
Qui dans le creux muet des vieux antres païens
T'appellent au secours de leurs fièvres hurlantes,
Ô Bacchus, endormeur des remords anciens !
Et d'autres, dont la gorge aime les scapulaires,
Qui, recélant un fouet sous leurs longs vêtements,
Mêlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires,
L'écume du plaisir aux larmes des tourments.
Ô vierges, ô démons, ô monstres, ô martyres,
De la réalité grands esprits contempteurs,
Chercheuses d'infini, dévotes et satyres,
Tantôt pleines de cris, tantôt pleines de pleurs,
Vous que dans votre enfer mon âme a poursuivies,
Pauvres soeurs, je vous aime autant que je vous plains,
Pour vos mornes douleurs, vos soifs inassouvies,
Et les urnes d'amour dont vos grands coeurs sont pleins !
Elles tournent leurs yeux vers l'horizon des mers,
Et leurs pieds se cherchant et leurs mains rapprochées
Ont de douces langueurs et des frissons amers.
Les unes, coeurs épris des longues confidences,
Dans le fond des bosquets où jasent les ruisseaux,
Vont épelant l'amour des craintives enfances
Et creusent le bois vert des jeunes arbrisseaux ;
D'autres, comme des soeurs, marchent lentes et graves
A travers les rochers pleins d'apparitions,
Où saint Antoine a vu surgir comme des laves
Les seins nus et pourprés de ses tentations ;
Il en est, aux lueurs des résines croulantes,
Qui dans le creux muet des vieux antres païens
T'appellent au secours de leurs fièvres hurlantes,
Ô Bacchus, endormeur des remords anciens !
Et d'autres, dont la gorge aime les scapulaires,
Qui, recélant un fouet sous leurs longs vêtements,
Mêlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires,
L'écume du plaisir aux larmes des tourments.
Ô vierges, ô démons, ô monstres, ô martyres,
De la réalité grands esprits contempteurs,
Chercheuses d'infini, dévotes et satyres,
Tantôt pleines de cris, tantôt pleines de pleurs,
Vous que dans votre enfer mon âme a poursuivies,
Pauvres soeurs, je vous aime autant que je vous plains,
Pour vos mornes douleurs, vos soifs inassouvies,
Et les urnes d'amour dont vos grands coeurs sont pleins !
2 commenti:
È più dannato lui?
Buon giovedì.
Uh... venerdì!
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